Connu pour la qualité de ses faïences et de son huile d'olive, Varages, village du Haut Var situé sur une barre de tuf sécrétée par la source de la Foux, vous accueille au sein des collines boisées. Les caprices géologiques destinaient depuis toujours ce village à être le pays de la poterie. En 1695, il devint celui de la faïence.
Un portrait d'Antoine Clérissy, daté de 1678, le représente, à l'âge de 80 ans, tenant entre ses mains une aiguière de faïence blanche.
Un acte du 24 avril 1679, du Notaire Carbonel à Moustiers, qualifie Pierre Clérissy, fils d'Antoine, de "marchand faïencier". Tandis qu'à Marseille où il est établi, Joseph, l'aîné, un mois après, figure dans un contrat comme "maître faiseur de faïence", le 23 Mai 1679.
(Texte tiré du Livre "Faïences et faïenciers de Varages" de Paul Bertrand, Président de l'association "les Faïences de Varages".)
L'industrie de la faïence se développe pleinement au cours du 18e siècle. En 1789 on comptait huit fabriques, cinq moulins à vernir, dont l'activité s'ajoutait à celle des potiers.
Les belles pièces conservées dans différents musées (Sèvres, Limoges, Aix, Marseille) attestent de la qualité de la production comme du talent des peintres de l'époque.
Les bouleversements de la Révolution, la mode de la porcelaine, la concurrence du Nord sonnent le glas de la faïence de luxe. Varages s'adapte par une multiplication des produits utilitaires, le plus souvent en blanc. L'arrivée du petit train du Sud-est, dit "train des pignes", sauve les faïenceries et c'est vers 1890 un second départ avec, entre autres, l'original Battaglia. Puis, grâce à l'électricité, les faïenceries se mécanisent.
De nos jours; la faïence de Varages est toujours présente sur le marché mondial. A l'ombre de la manufacture servie par une centaine d'ouvriers qui fait honneur à trois cents ans de tradition ininterrompue et auprès de l'école Joseph Clérissy -décoration en céramique, on voit refleurir l'artisanat d'art, stimulé par l'association "Les artisans faïenciers de Varages", créatrice de l'Atelier de Céramique dont les nombreux adhérents bénévoles ont déjà à leur actif de belles oeuvres, renouant avec les magnifiques productions des siècles passés.
Remerciements à Philippe et Nicolas Foubert pour leur travail de recherche